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1 avril 2010

Allez vous y perdre !

 

Notre objectif est de travailler sur la défragmentation et la déformation d'un texte ainsi que sur la perte d'informations. 

Afin d'illustrer ceci, nous avons choisi de partir de quatre texte ayant un schéma narratif commun.Cependant, les narrateurs diffèrent : un narrateur et une narratrice internes constituent les personnages de base que nous suivons à travers ces textes  ; s’y ajoutent deux narrateurs omniscients, chacun lié à un des personnages. Nous avons pris le parti d'écrire nous mêmes nos textes car nous voulions avoir une grande liberté de manipulation et une chute analogue. Ces textes relatent l'égarement des deux narrateurs internes ; les deux narrateurs omniscients les suivent et complètent leur version des faits. L'action contée est censée rappeler un des aspects que nous voulions traiter, la perte d'informations.

Puisque nous sommes dans le principe de la narration, nous voulions également une transmission, d'où le choix du support auditif pour faire partager nos textes. Le rendu sonore reprend ces différents textes en les alternant tout en reproduisant le schéma narratif élaboré à la base. Le but est de perdre les auditeurs-spectateurs en mixant les pistes. Au début, l'auditeur sait déterminer le nombre de textes qu'il entend puis à la fin, il ne sait plus l'origine de chacune des bribes de phrases.

Afin de compléter la bande sonore produite, nous avons choisi de réaliser une animation. Pour avoir des références tangibles sur lesquelles s'appuyer, nous avons effectué quelques recherches et nous nous sommes particulièrement intéressées à Saul Bass. Sa conception étant proche de ce que nous aimerions faire ressentir au spectateur-auditeur : "Mon idée de départ était qu'un générique pouvait se mettre dans l'ambiance et souligner la trame narrative du film pour évoquer l'histoire de manière métaphorique. Je voyais le générique comme une façon de conditionner le public de façon à ce que, lorsque le film commence, il ait déjà un écho émotionnel chez le spectateur". Saul Bass

Nous voulions un graphisme simple et une animation assez épurée jouant avec la typographie. Nous nous sommes donc plus particulièrement penchées sur deux des génériques de Saul Bass, "Psycho 60" et "Playhouse 90", ainsi que sur le générique de "Catch me" réalisé dans la lignée de Saul Bass par Florence Deygas et Olivier Kuntzel et enfin sur le générique de "Death at a funeral", qui reprend le graphisme d'un plan.

Nous avons également étudié le travail de Pierre Alferi, notamment "Elvin John" et "Atman", dans lequel il met en place un jeu entre des groupes de mots qui apparaissent en divers endroits de l'écran jouant avec le son, le travail de H. Abrahm, et plus précisément son travail vidéo, dans lequel elle narre des histoires de famille en filmant un repas de famille dénué de protagonistes et enfin celui de Eddie D., qui a travaillé sur la défragmentation de textes en recomposant une variante d'un discours.

Notre animation reprend le graphisme d'un plan où nous suivons les personnages qui se perdent. La typographie est également présente pour créer un autre jeu entre le spectateur et l'image. L'idée que l'on perd le spectateur au fur et à mesure de la bande son est reprise dans notre animation, nous voulons qu'au début le spectateur arrive à se repérer pour finalement se perdre comme nos personnages.


Voici quelques extraits de nos textes :


Vendredi 6 janvier, 17h32, dans une de ces grandes villes où le temps passe dans une effervescence constante (…) Cela l'exaspère, le fatigue. Il s'énerve contre tout le monde. Il s'énerve contre les automobilistes qui n'avancent pas et s'attardent muer par d'autres objectifs. (…) il s'énerve contre des choses qu'ils ne peut pas changer. 

il est frustré par tant d'inactivité, cela lui laisse le temps de réfléchir, or il n'aime pas réfléchir alors il crie, s'énerve un peu plus fort pour ne plus penser. (…) Il se sent mal, il est perdu, il ne sait plus quoi faire. 


Oh ! mais quelle bande de cons ! mais quelle bande de cons ! Ah! La sortie 10, ok…mais je ne reconnais pas, c'est la 10 ? je ne reconnais rien…c'est pas la sortie 10 ! mais qu'est-ce qu'ils ont encore foutu avec leurs putain de panneaux ? ? ! Mais, c'est pas possible ! c'est pas possible… mais où est-ce que je suis, mais où est ce que je suis ? ! 


A l’heure où les étoiles pointent leurs minuscules éclats, dans une avenue du centre ville d’une agglomération où l’éclairage publique ne permet pas d’admirer la parade des lesdites étoiles, mademoiselle patientait. (...) Armée de son plan, elle continua à s’enfoncer de plus en plus dans le quartier. Pensant bien l’interpréter, elle en suivit les indications. Droite, droite, gauche, puis de nouveau droite. (...) Une rue après l’autre, une maison après l’autre, elle cherchait, sa détermination s’effilochant un peu plus. Elle ne distinguait plus aucune différence entre les habitations harmonisées du même gris de la nuit, entre les ruelles agencées sans espace, entre les noms des rues, des synonymes d’un lac qui a cessé d’exister depuis longtemps. Et mademoiselle finit par prendre conscience que non seulement, elle ne parviendrait pas à trouver la maison, mais également et surtout, qu’elle était perdue.


 Encore une minute d’écoulée. Je vérifie mon maquillage dans le rétroviseur d’une voiture garée devant moi. (...) Les rues se ressemblent toutes, même agencement, même arbres rachitiques, même maisons… Je ne suis plus sûre de savoir où je suis. J’avance avec hésitation dans l’allée suivante, n’y croyant plus vraiment. Sans résultat. Il me faut me rendre à l’évidence, je suis perdue.




Ci contre des extraits de notre animation 

 

plan1plan2plan3

 

camille 's

 

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